Être le fils d'une légende n'est pas une situation très enviable. Jacques est, et restera, le fils de Gilles Villeneuve. Personne n'oubliera jamais le passage du ‘petit prince de la F1’, celui qu'Enzo Ferrari avait choisi comme "fils adoptif". Élevé dans l'ombre d'un tel monument aurait eu raison de bon nombre de vocations et briser la passion du commun des mortels pour ce sport, mais au contraire, cela a décuplé les forces de Jacques, et c'est peut être là qu'on reconnaît le plus l'influence de Gilles. "Le petit" est aussi indépendant que l'était son père, tout aussi passionné, autant déterminé que le No27 pouvait l'être.
Des portes trop vites ouvertes en Italie ne lui ont peut être pas facilitées la tâche, et c'est au Japon que Villeneuve allait commencer à se faire un prénom. Mais c'est finalement en revenant à ses racines que Jacques allait trouver la gloire. Vainqueur des mythiques 500 Miles d'Indianapolis et sacré champion des États Unis de la spécialité la même année, c'est le tapis rouge que Frank Williams déroulait devant le Canadien pour lui permettre de faire son entrée en F1. Profitant du vent de succès qui soufflait alors grâce à Renault sur l'écurie anglaise, Villeneuve ne tardait pas à trouver le chemin de la victoire. Vice-champion la première saison, Villeneuve matait l'agressif Michael Schumacher dès l'année suivante pour s'adjuger son premier titre mondial.
A 26 ans, fin 1997, le fils de Gilles avait d'ores et déjà "tout gagné" mises à part les 24 Heures du Mans et le Grand Prix de Monaco. Plutôt que de rester dans l'attente de jours meilleurs chez Williams, Jacques a pris le pari osé de partager l'aventure du British American Racing. Si les débuts de cette nouvelle histoire ont pu s'apparenter à un échec en 1999, en 2000 et en 2001 la volonté de Jacques Villeneuve est restée intacte et lui ont offert de monter sur le podium à deux reprises. Toutefois, son histoire d’amour avec le BAR a bien failli ne pas passer 2002 après le départ ‘involontaire’ de Craig Pollock de son poste de directeur du BAR. En 2003 : la mission sera-t-elle impossible ?

Jeune prodige de la conduite à haute vitesse, l'entrée en F1 de ce réel espoir du sport-automobile anglais se sera faite aussi vite que possible. Champion d'Angleterre de Formule Ford, et vainqueur du "Festival" à Brands-Hatch, dès sa première saison de compétition automobile en 1998, le jeune britannique passait logiquement la saison suivante en Formule 3, soutenu par Renault et l'écurie de Serge Saulnier. Bien qu'il ne décrocha pas le titre de la catégorie en Angleterre, son talent était si flagrant lors des épreuves internationales à Macao et en Corée que bon nombre de patrons d'écuries de F1 lui firent les yeux doux pendant l'intersaison afin de lui proposer un poste de pilote d'essais.
Touché par ces preuves de reconnaissance de son talent naissant, Jenson Button ne pût résister à la proposition de son compatriote Frank Williams lorsque celui-ci lui proposa de but en blanc de prendre le volant laissé vacant par Alessandro Zanardi. Pari osé, mais pari payant puisqu'il s'est rapidement montré à la hauteur, maintenant, le plus difficile se profile : il faudra confirmer. Prié de laissé sa place à Juan Pablo Montoya. C’est donc sous la houlette de Flavio Briatore qu’a évoluer Button… pour le pire plus que le meilleur, le tout mis sur compte d’une intersaison perturbée tant par son statue de star que par les nécessaires mises au points d’un nouveau moteur.
En 2002, Jenson avait à cœur de se montrer à la hauteur des espoirs placés en lui car dans son dos se profilait l’ombre d’un Fernando Alonso tout aussi talentueux et déjà plus jeune que lui. Bien lui en pris puisque cela lui a permis de rester titulaire dans la catégorie reine, sous la protection d’un compatriote, David Richards, patron de BAR Honda, aux côté de l’ancien champion du monde canadien Jacques Villeneuve.