C'est un troisième continent en trois courses que vont visiter les concurrents du championnat du monde de F1 à l'occasion de la prochaine étape au Brésil. Après deux étapes en terrains inconnu, Antonio Pizzonia sera ‘à domicile' pour ce troisième affrontement de la saison.
Le circuit d'Interlagos est notoirement bosselé et impitoyable tant avec la mécanique qu'avec les pilotes dont la condition physique est soumise à rudes épreuves. Tandis que le potentiel de la Jaguar R4 demeure prometteur, les deux premières épreuves n'ont pas permis de le concrétiser.
L'écurie Jaguar n'avait pas prévu d'effectuer d'essais entre le retour de Malaisie et le départ au Brésil, ceci a laissé le temps à Mark Webber et Antonio Pizzonia de rendre une petite visite aux membres de l'équipe restés au QG de Milton Keynes. Ils en ont profité pour discuter avec les membres de l'encadrements, le staff technique et analyser les données récoltés lors des premiers Grand Prix avec leurs ingénieurs respectifs.
David Pitchforth, directeur de l'écurie au quotidien, tire un bilan du déplacement en Malaisie et rappel ses troupes à l'ordre avant de partir au Brésil : « Nous avons vécu un week-end difficile en Malaisie avec un problème de pompe à essence sur les deux voitures. Cela nous a affecté tout le week-end bien que la vélocité de Mark Webber ait été exemplaire. Par exemple, il était à un dixième du meilleur temps de Michael Schumacher dans le deuxième secteur. En course, il a rencontré des problèmes de boîte de vitesses lors de son arrêt pour ravitailler ce qui ne l'a pas empêché de figurer en position de marquer un point » se souvenait-il. « Le problème de frein sur la voiture d'Antonio nous a étonné considérant les nombreux essais que nous avions effectué cet hiver. Néanmoins, nous avons entrepris une nouvelle conception des composants concerné et nous verrons comment il se comportent lors des essais privés du vendredi à Interlagos » promettait David. « Michelin continuent de faire bonne impression et nous semblons en tirer le meilleur parti. Les pneus utilisés en Malaisie ont été performants et le choix prévu par Michelin au Brésil devrait être pareillement approprié» Après avoir commencé par un Grand Prix ‘à domicile' pour Mark Webber, c'est Antonio Pizzonia qui sera cette fois sur ses terres. « Il y aura inévitablement une pression supplémentaire sur les épaules d'Antonio. Il connaît bien le terrain ce qui pourra lui profiter pour régler la voiture à sa mesure. Nous savons que nous sommes capables de faire de bons résultats une fois que nous nous seront débarrassé des petits ennuis qui nous ont privé de points lors des deux premières courses » garantissait Pitchford.
Deux courses, deux fois contraint à l'abandon, Antonio Pizzonia espère ne pas enrichir l'adage : ‘Jamais deux sans trois'. « Ce sera un moment spécial. J'ai roulé pour la première fois en 1996 à Interlagos et depuis lors j'ai toujours apprécié ce tracé. Disputer un Grand Prix de F1 devants mes supporters, à domicile ne me rend pas plus nerveux, en fait j'ai moins de pression ici car je connais bien l'endroit et je pourrai réellement me concentrer sur le pilotage, les réglages et la course » expliquait Antonio naturellement déçu pour ne pas finir la course en Malaisie.
« A Interlagos, ça tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et les muscles de cou seront ainsi sous une contrainte additionnelle. Après les conditions extrêmes en Malaisie, bien que je me sente très bien sur le plan physique, nous avons entrepris un programme très complet pour supporter les efforts » rassurait Antonio. « Je vais prendre la direction du Brésil avant les autres afin de participer à plusieurs réjouissances commerciales pour le compte de Jaguar et de HSBC ainsi que d'autres événements avec les médias locaux » précisait-il.
Mais le retour précipité d'Antonio sur ses terres est également motivé par un grand événement : « Ma soeur se marie ce week-end. Le mariage aura lieux dans notre ville natale de Manaus en Amazonie. La famille me suivra ensuite à Interlagos où j'espère leur offrir un cadeau de mariage un peu exceptionnel ! » avouait-il.
Webber garde confiance. Pour Mark Webber, bien qu'il ne sera pas à domicile, le tracé d'Interlagos ne lui est pas étranger puisqu'il y avait pris la 11ème place au volant de sa modeste Minardi. « Interlagos est un circuit bosselé, exigeant sur le plan physiques, en particulier sur au niveau des muscles du cou. Le Ferra Dura et le Bico de Pato sont de bons virages bien que ce soit au premier virage qu'il y ait les meilleures opportunités pour dépasser. A cet effet, je pense que le début de la course est susceptible d'être passionnant » promet l'Australien.
« Après deux courses décevantes en Australie et en Malaisie, j'espère profiter de la moindre occasion de bien faire au Brésil. Nous nous sommes rendus à l'usine encore cette semaine afin de rencontrer les troupes et les encourager car leur implication cruciale dans la fabrication et la préparation d'une F1 moderne. Certains des employés n'ont pas pris un jour de vacances depuis des mois de travail intensifs. J'espère qu'ils en seront récompensé très bientôt » souhaitait Mark. « La vitesse et l'équilibre de la R4 sont évidents, mais nous ne devons pas oublier d'où nous revenons et les changements qui sont intervenus au sein de la compagnie Cette saison est importantes à deux niveaux : gagner le respect en piste et franchir un cap avec la future R5. Rien n'est impossible mais il faut du temps sachant que Ian Pocock et Chris Hammond (deux recrues majeures du staff technique) ont intégré l'équipe il y a seulement deux semaines » concluait Webber qui attend beaucoup de ses renforts.